L'acte
et inévitablement c'est
_ la vie.
Avance, sans relâche,
avance et en route,
dans nos pas labourés.
Philippe, Jean Frantz
Je marche
homme de bois isolé
contre vents et poussières
la chaleur ardente
m'étouffe
les désirs
m'allument
et me poussent
brin de paille incontrôlé
perdu.
Je marche
et n'arrive nulle part
le bout
la limite du regard
la frontière extrême
espoirs masqués
chimères
imprenables.
Philippe, Jean Frantz
Il existe pourtant des beautés là
Kareem tenant d'une seule main
toute l'amplitude féconde de la vie
la belle vigueur des temps
le charme naïf du milieu
l'odeur agréable du futur ...
Je ne connais pas
toutes ses qualités par coeur
ni la flamme qui brûle
son âme auréolée de blanc.
Mais les malfrats ont décidé autrement
ils gaspillent sans vergogne une vie
la plantule vidée de sa sève
massacrée arrachée jetée
empilée parmi les ordures
seule privée d'identification.
A partir de ce jour
tant d'autres passés
et tant d'autres encore
des hôpitaux n'en finissent plus
des morgues n'en finissent plus
des cimetières n'en finissent plus
des rues tournées en abattoirs n'en finissent plus.
J'en ai connu qui souffraient à bout de souffle
n'en finissent plus de mourir
en écoutant la voix du tambour
ou celle des "corners"
ou celle miraculeuse de baguettes en avril
n'en finissent plus d'atteindre des bouffées en eux
qui déferlent charriant des points de vie
dans les déhanchements fous.
Ils ont tant de rêves !
Philippe, Jean Frantz
(Ces textes sont tirés de mon receuil de poèmes non encore achevé titré: Bouffée Entremêlée)