Très heureux de vous présenter un grand poète classique de ma terre natale. Environ 79 ans après, il n'y a pas encore un mois que j'ai eu le privilège de tomber sur ses écrits. Et mon soucis de partager est plus fort que tout. Voilà pourquoi je suis aussi fier de vous le présenter. J'emprunte sa plume pour le faire:
.-Origine et devenir.-
Dans le clair vallon de Drouillard,
Entouréd’arbresvoisins des brouillards,
Au bas d’un plateau semi aride,
Dans la section rurale de camathe
Riche en plantations de qualités différentes
Il était une grande et belle Chaumière;
Somptueuse, quoique battue de poussière.
II
Cette chaumière abritait un couple,
Un aimable couple de laboureurs,
Qui chaque jour sous le dur labeur
Se courbait avec patience et ensemble.
C’est de ce jeune couple admirable,
A l’agriculture à jamais condamné,
Qu’en mil neuf cent trente quatre je suis né.
III
De Drouillard en quittant le long sentier,
En passant sous l’ancien et grand sablier;
On atteint la grande route du Bourg
Saint Michel, ville aux grands Atouts.
Et refusant cette route si belle,
On entre au corridor rivière Doudouce
Qui conduit á la localité Nan Source.
IV
C’est là, qu’avec mes cousins j’ai grandi.
Bien que, fort souvent fouetté et puni,
C’est là, que mon père m’a appris á lire,
A compter, á régler et á écrire.
C’est là, qu’il m’a appris le jardinage,
Sarcler, planter construire les entourages,
Et á soigner les bêtes du pâturage.
V
Cette formation qu’à présent je juge Vitale
M’a rendu en un sens, sans rival.
Je l’ai acquise en très peu de temps
Entre cinq ans d’âge á seulement neuf ans.
Mon père, Pierre Joseph Saint Julien
M’a mis á l’école de Blaise Estilien
Pour achever les classes enfantines.
VI
Au côté Sud-est du presbytère,
S’élevait une très vieille maison
Longue de plusieurs dizaines de mètres
Barrant ainsi á la vue le bel horizon.
C’était l’école presbytérale
Du grand Bourg de Saint Michel
C’est là, que j’ai fait mes études primaires.
VII
En suite pour accéder aux secondaires,
Je fus envoyé á la ville des Gonaïves.
Mais les activités peu rentables
De mes courageux parents
Ne m’ont accordé que trois ans
Pour retourner sous le toit familial
Dans ma section rurale, mon pays natal.
VIII
Alors mon père m’a choisi un précepteur
Un étudiant en droit Me Roger Dupiton
Un home loyal, sensible et bon ;
Qui allait plus tard devenir Directeur
Au Lycée des jeunes filles des Gonaïves.
C’est lui qui m’a formé pour la vie
Et m’a gardé d’aller á la dérive.
IX
Cette longue période passé á l’école
M’a rendu très paresseux.
Jene pouvais rien dans les travaux agricoles,
De la maison j’étais le plus malheureux.
De mon père j’ai perdu l’admiration,
Il me couvrait de malédictions;
Sans toutefois me haïr á l’extrême.
X
Enfin, ce fut une suite, une alternance,
De petits emplois quasi sans importance.
Parmi lesquelsquatre places d’instituteur,
Et de longues périodes sans travail;
Passée dans un comblede malheurs
Dignes d’être frappés en médaille
Qui finissent par me jeter dans l’armée
Où je vivote et existe désespéré.
XI
Durant mon passage dans l’armée,
Ce qui n’a pas trop duré.
Bien que dans la force de l’âge,
Je m’inscrivis au centre de rattrapage ;
Dirigé par Me Bristout et Me Malette
Pour rattraper la classe de troisième
C’est là que j’ai eu Me Ernest Châtelain
Un excellent professeur de littérature
Et de sciences sociales.
XII
Après les multiples pérégrinations
Sur toute la ligne, jonchées des déceptions
Qui sont décrites dans le petit roman
On a cessé de jouer au prince charmant.
On a cessé de frayer avec le monde
On a tourné le dos aux choses immondes
Pour entamer une nouvelle vie.
XIII
Une vie exempte d’impureté et de folie.
On a rompu avec le temple des idoles,
Pour étudier de Dieu, la vraie parole.
On s‘est conformé á ses principes,
Et on est devenu un vrai disciple.
Oui du fils de Dieu, Christ Jésus,
Non pas de « Dieu le fils, l’autre Jésus.
XIV
Le Jésus prôné par les fausses religions,
Qui fourmillent dans toutes les régions.
Finie ma sympathie pour le snobisme,
Assise ma conviction dans le christianisme.
Le reste de ma vie de bohème,
Est décrit en grande partie dans mes poèmes.
XV
En pleine guerre mondiale, dans les années quarante,
A une époque de détresse et de tourmente,
De Camathe mon aimable section rurale,
On enjolive maintenant et dit : communale ;
J’étais le premier à boucler le cycle primaire.
Et á entamer le cycle secondaire.
Après avoir échoué au dur concours,
D’admission á l’école normale Rurale,
Me croyant proscrit pour toujours
Je suis revenu dans mon pays natal.
Et là, j’ai voulu tourner le dos á la vie
Puisque je n’ai pu avoir d’autre envie.
Peut-être, étais-je poussé par un démon ?
Mais, après être revenu á la raison
Je me suis résolu á peindre l’univers
Par le moyen de chansons en vers.
J’ai chanté et blâmé des jeunes femmes
J’ai loué et maudit de jeunes hommes
Sans toutefois les élever sublimement
Ni les rabaisser infiniment.
Au fil du temps, Dieu s’est souvenu de moi
Et m’a fait passer comme premier lauréat
Le concours organisé par la H.A.C.H.O
Pour le recrutement des agents polyvalents
Ainsi, cette fois je suis sorti du Cahos.
II
Là, j’ai participé á la réalisation de multiples projets de développement communautaire Parmi lesquels- je cite :
Construction de la route ManzèbònKamat Saint Michel en passant par ravine fourmie à Crête á pin Marmelade avec le président du C.A.C de Trou Jean Pierre, Joseph Dorcénat « Kamat »
Achat de terrain pour la construction de l’école Banque mondiale de Trou Jean Pierre avec président Joseph Dorcénat « Kamat »
Longue et patiente négociation pour l’achat de la première parcelle de terrain pour la construction de l’école Banque mondiale de Nan Pab Bas-de-Sault Pdt C.A.C. ElfaçonLusmat.
Recherche, patiente négociation, achat de terrain et construction de la maison d’école de Camathe innovée par maitre Willy Jean j’étais accompagné par le président du C.A.C. Athaniel Joseph du trésorier Occilan Joseph et du chef de la section Odonès Pierre.
Collection d’argent et de matériaux pour la construction de la maison d’école de Nan Pold Marmont avec les Pdt du C.A.C. Arius, Alvarez, SénorPdt-Vice Pdt-Trésorier.
Construction route en terre battue « Mapou Chevalier á Bayonnais – Bayonnais á la Croix Périsse avec le président Eloy Zamor « Gonaïves »
Collection d’argent pour la construction du dispensaire de Bayonnais avec Eloy Zamor.
Collection d’argent pour la construction de la boulangerie communautaire de Carrefour la Branle avec la présidente Mme Joachim Hyppolite « Gonaïves »
Travaux de réparation des canaux d’irrigation de Dubédou avec le président Emmanuel Limage. « Gonaïves »
Le temps me manque pour parler de toutes les réalisations auxquelles j’ai participé : telle que le plan d’urgence de Gros-Morne en tant qu’animateur principal et assistant programmateur avec le président du C.A.C. le juge Benoit Joseph en tant qu’assistant coordonnateur á terre Neuve.
En tant qu’assistant coordonnateur d’unité de bombardopolis Môle Saint Nicolas Baie-de-Hene H.A.C.H.O- en tant qu’assistant directeur régional du Nord-ouest ONAAC.
En tant que coordonateur de l’unité de bombardopolis H.A.C.H.O.
En tant que superviseur régional du Nord-Ouest et superviseur du projet de construction du P.I.R.N.O. ONAAC avec les présidents PinchinatStinfil et Jean MondestinStinfil « siège Bombardopolis »
J’ai fait tout ce parcourt entre mil neuf cent cinquante quatre et mil neuf cent quatre vingt quatre ce qui totalise trente années de carrière et d’activités intenses et puis je suis tombé dans l’oubli, quel contraste ? Quelqu’un, un haïtien qui a travaillé seulement une année au Canada perçoit une pension – De quoi cela provient-il ? A vos pieds la Balle messieurs les décideurs.